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Le logement des jeunes - 1997

ANIL Etudes ANIL, octobre 1997


L'ANIL S'EST ATTACHEE A REALISER UN BILAN DES DISPOSITIFS D'AIDE A L'ACCES AU LOGEMENT DES JEUNES  à partir des informations recueillies sur le terrain par les ADIL.

L'aide au logement des jeunes semble une préoccupation croissante pour les pouvoirs publics et les collectivités locales. Les difficultés rencontrées par les jeunes qui souhaitent accéder à un logement autonome sont, en effet, spécifiques, mais elles sont aussi diverses que la catégorie " jeunes " qui va des étudiants aux jeunes en " insertion ". Les initiatives, tant au niveau national qu'au plan local, sont multiples, elles sont aussi réparties de façon inégale sur le territoire ; leur efficacité est difficile à apprécier. Elles relèvent pour l'essentiel de l'information et du recensement de l'offre, de la mise en place d'aides à l'accès au logement, de la promotion de statuts d'occupation spécifiques ou même de la mise sur le marché d'une offre de logements particulièrement tournée vers les besoins des jeunes.


L'INFORMATION DU PUBLIC ET LE RECENSEMENT DE L'OFFRE

Plusieurs ministères ont suscité la création de réseaux d'accueil et d'information spécifiques pour les jeunes qui relèvent de leur secteur : - le Ministère de la jeunesse dispose, au niveau local, des Bureaux Informations Jeunesse (BIJ) et des Points Information Jeunesse (PIJ) ; - le Ministère du Travail et des Affaires Sociales, des Missions Locales et des Permanences d'Accueil d'Information et d'Orientation ; - le Ministère de l'Education Nationale des Centres Régionaux des Oeuvres Universitaires et Scolaires (CROUS). Le logement ne constitue qu'un des volets de l'activité de chacune de ces structures ; cependant, au-delà de l'accueil, de l'orientation et de l'information, elles s'attachent, le plus souvent, à gérer des fichiers de logements adaptés aux besoins des jeunes. - Le cas des Comités Locaux d'Aide pour le Logement Autonome des Jeunes (CLLAJ) est différent, puisqu'ils ont pour vocation unique l'insertion des jeunes par le logement ; au demeurant, plusieurs ministères interviennent dans leur mise en place. Les CLLAJ procèdent à l'égard des jeunes comme le font les associations d'insertion en faveur des populations les plus défavorisées. Ils les aident dans la recherche de logement et, si nécessaire, leur offrent une solution d'hébergement provisoire avec un accompagnement social. Certains CLLAJ peuvent se montrer très dynamiques, mais ils se heurtent souvent à des blocages liés à la fragilité de leur financement ou la difficulté qu'ils ont à se définir par rapport à leurs partenaires.


LES AIDES A L'ACCES AU LOGEMENT

Au niveau national, une attribution plus large des aides au logement, allocation logement,... (AL, APL, ALT) devrait faciliter l'accès au logement des jeunes. Les initiatives locales se sont multipliées, mais elles restent limitées à certaines villes ou, au mieux, à certains départements. Elles ont souvent le même objet : - aide à l'entrée dans les lieux par les recours aux fonds d'aide - Fond d'aide aux jeunes (FAJ) ou Fond de solidarité pour le logement (FSL) ; - garantie au paiement des loyers. Les modalités d'interventions sont très diverses et varient en fonction des acteurs mobilisés et des fonds engagés. Les aides financières destinées aux jeunes ne concernent pas le seul logement. En effet, s'il existe un dispositif permettant l'attribution d'une aide financière aux jeunes en difficultés - le Fonds d'Aide au Jeunes (FAJ) - ce fonds ne traite que de manière accessoire les difficultés d'accès des jeunes à un logement indépendant. A contrario, les dispositifs spécifiques d'aide à l'accès au logement - le Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) ne semblent pas avoir mis au point d'intervention particulière pour répondre à l'attente des jeunes. La situation du jeune est analysée comme celle de toute personne en difficulté et les étudiants en sont le plus souvent exclus. Les dispositifs de garantie du paiement des loyers, qui pourraient favoriser l'offre de logements en faveur des jeunes sont rares et, lorsqu'ils existent, cette garantie s'avère rarement mise en jeu du fait de la définition de leurs critères de sélection.


LES STATUTS D'OCCUPATION SPECIFIQUES

Les statuts d'occupation proposés aux jeunes sont marqués par le sceau de la précarité : le recours est fréquent à l'hébergement, à la sous-location, à la co-location, à la location en meublé, à la résidence en foyer, avant d'obtenir un logement autonome dans un cadre locatif classique. Le bénéfice du logement semble même dépendre de facteurs autres que le respect du paiement d'un loyer : il faut continuer à étudier pour conserver sa chambre dans une résidence universitaire, travailler ou être en passe de le faire pour avoir une place dans un foyer, être prêt à assumer la défaillance des autres co-locataires en cas de location à plusieurs.


L'OFFRE DE LOGEMENTS PARTICULIEREMENT DESTINES AUX JEUNES

Il existe une production non négligeable de logements qui répondent aux caractéristiques de la demande des jeunes. Dans le parc social, on relève les réservations HLM, les foyers de jeunes travailleurs, les résidences universitaires. Le parc privé a connu un développement important de petits logements en raison des incitations fiscales "Quilès/Méhaignerie " et à la faveur de ces dispositifs, de nombreuses résidences services ont vu le jour. A l'opposé de ces prestations " haut de gamme ", on relève : - la multiplication des offres de chambres meublées ; - le développement de " programmes sociaux thématiques " qui ont pour objectif la production de logement pour les personnes en difficulté. Ces logements ne sont pas spécifiquement réservés aux jeunes, mais leur sont fréquemment attribués en raison de leur petite taille ; - le recours aux hôtels qui jouent ainsi un rôle social de fait. Pour leur part, les ADIL n'établissent aucune distinction entre le service d'information et de conseil qu'elles offrent aux jeunes et celui dont bénéficient toutes les autres catégories de consultants ; elles jouent cependant un rôle spécifique pour appuyer, voire animer certaines des structures recensées par ce bilan. Celui-ci met en évidence que c'est dans le domaine des dispositifs de garantie de paiement des loyers que l'effort d'imagination devrait être fait : aucune instance ne répond actuellement à cette difficulté qui ne concerne pas les seuls jeunes, mais à laquelle ils se heurtent tout particulièrement.

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